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#51 : Inde - épilogue

Tu es grande Inde.

Nous avons parcouru ton Nord de Dharamsala à Udaipur,

Connu tes montagnes enneigées et ton désert sec et chaud.

Nous avons traversé ton Sud de Cochin à Chennai,

Apprécié ta végétation luxuriante, tes ports et tes plages de sable.

 

Nous avons posé nos sacs dans tes villes en -er, en -ur, en -gahr, en -um,

Sillonné les couloirs de tes palais magnifiques, arpenté les ruelles étroites de tes forteresses.

Nous avons bien souvent ôté nos chaussures dans tes temples bouddhistes, jains ou sikhs.

Nous nous sommes intéressés à tes nombreux Dieux, leurs histoires et la façon de les honorer.

 

Tu es grande Inde, et tes enfants nous ont toujours bien accueillis.

Tes femmes à jarres, tes faiseuses de briques et tes coupeuses de blé,

Tes bergers, tes artisans, tes pêcheurs, tes cuisiniers, tes vieillards intrigués,

Tes écoliers, tes universitaires, tes travailleurs dans les marais salins ou les champs de thé.

 

Les pauses chai ont toujours été propices aux rencontres,

Aux discussions parfois longues tant nos langues et conceptions du monde sont différentes.

Et nous remercions Rajesh, Mahesh, Tampi, Babu, Shiam, Anju, Litnu, et Oojav, pour leur temps.

Ils sont notre Inde et tes Ambassadrices/eurs fabuleux.

 

Nous avons vu tes villes rose, bleue, jaune et blanche,

Pareillement tes décharges à ciel ouvert et tes villages saturés de déchets.

Nous avons vu ton Gange et la ferveur de tes enfants pour ce fleuve béni,

Mais aussi sa pollution, sa couleur noire et son odeur âcre.

 

Les couleurs magnifiques des saris de tes femmes dans les champs,

Mais également ta misère, tes enfants sales et tes bidonvilles étriqués.

Nous avons senti tes parfums de roses, de jasmin, de lotus,

Tout comme ceux des bouses de vaches, de plastiques brûlés et d’usine à charbon.

 

Tes enfants semblent terriblement inconscients des défis immenses qui les attendent.

Salubrité publique, équipement d’eau potable, éducation de tes plus jeunes au tri,

Installation de poubelles, interdiction des combustions de déchets sauvages.

La décennie à venir nous semble cruciale pour une prise de conscience de ta population.

 

Tout en toi est contraste, rien en toi n’est comme chez nous.

Tu as balayé tant de certitudes, largement éprouvé notre définition du confort,

Malmené bien des convictions.

Tu as quotidiennement amené tes leçons d’humilité et déclenché bien des réflexions en nous.

 

Tu es grande Inde et nous ne pouvons que conseiller à chacun de venir te rencontrer.

Pour nous il est temps de te dire adieu : une rencontre comme celle-ci ne se vit sans doute qu’une fois.

Ce matin nous nous envolons pour Bangkok.

Pour sûr, désormais, il y aura toujours un peu de toi en nous.

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