Après la visite du Tuol Sleng au Cambodge, le mémorial de la paix de la ville d'Hiroshima est la seconde visite poignante et difficile de ce tour du monde. Nous sommes ici sur les lieux même où, le 6 août 1945 à 8h15, la bombe nucléaire Little Boy fut larguée sur la cité. En un éclair, l'équivalent de 15.000 tonnes de TNT s'abattent sur Hiroshima et ses habitants. Ces derniers, déjà au travail, en route pour l'école ou dans les espaces publics n'échapperont pas à la déflagration, à l'onde de chaleur et à la pluie noire et toxique qui suivirent. On salue l'aménagement du musée, le choix des pièces et les mots utilisés : il s'agit essentiellement de témoignages des instants après la bombe jusqu'aux trente années après. On apprend alors qu'aucun des survivants ne fut réellement épargné : si les brûlures et les blessures sont les plus visibles, ce sont bien les dommages physiques internes, qui se déclareront parfois des décennies après, qui sont les plus graves. Les mères eurent des enfants malades; les adolescents d'alors n’atteignirent pas les 40 ans. Une visite dure, mais incontournable et excellemment bien faîte pour comprendre ce que fut Hiroshima, ce qu'est une bombe nucléaire et s'interroger sur la folie du monde actuel : à ce jour, près de 14.000 bombes de ce type existent. Maintes fois plus puissantes que celle de ce 6 août 1945.
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