Il nous faudra moins de trois heures pour rejoindre l’ouest de l’île et la bourgade de Vinales. Nous logeons chez Elsa, un petit bout de femme d’un mètre quarante pour quarante kilos, qui fume le cigare comme nous buvons de l’eau. Elsa est magnifique. Elle a la peau tannée et les années l’ont marquée de sillons sur ses joues et ses yeux qui laissent imaginer les éclats de rires mais aussi les pleurs. Ses plus grands enfants sont partis à la capitale et ne reviennent que rarement faute de moyens. Elle travaille à la coopérative de cigares depuis qu’elle est enfant. Vinales est son seul horizon.
Sa famille nous accueille les bras ouverts et l’esprit curieux. On se fait comprendre les uns et les autres à grands gestes et mimes – éclats de rire assurés. La soirée se passe en écoutant les charrettes passer dans la ruelle et les hommes rentrant du travail sur des vieux vélos grinçants. Cochons, chiens et poules viennent jusque dans les habitations et sont chassés maladroitement par les enfants.
Une vie chez l'habitant qui nous rappelle avec tendresse les nuitées chez Bâ dans les contrées nord du Vietnam.
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