Une terre du bout du monde. Nous partons pour six jours de traversée des déserts boliviens. Passage de la frontière effectué au milieu de nulle part; répartition du groupe dans quatre jeeps; nous voici partis à l'aventure. Nous avons forcément une pensée pour notre nuitée dans le désert du Thar, même si le décor que nous découvrons aujourd'hui est complètement différent. Nous avons échangé nos montures à une bosse contre des bolides. Ces derniers - contrairement aux caravanes de dromadaires - ne se suivent jamais en ligne. La poussière soulevée est telle que c'est plutôt côte à côte, espacés de plusieurs centaines de mètres, que nous avalons les kilomètres, tels des destriers de tôles lancés à la conquête de nouveaux territoires.
C'est la solitude qui nous vient en premier à l'esprit pour définir ce que nous ressentons. Nous sommes une vingtaine. Comme seuls au monde. Nous découvrons un paysage absolument époustouflant, créé par les vents et les sédiments. Les flamands roses et les lamas sont les seuls êtres que nous croiserons furtivement aujourd'hui, avant d'atteindre notre premier campement. Le MAM (Mal Aiguë des Montagnes) semble avoir disparu, mais il nous faudra tout de même rester 24h en ces lieux avant de continuer notre ascension. Une bonne nuit de sommeil nous tend les bras.
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