#376 : La Havane - quartier Virtudes

Nous rejoignons Cuba en un peu moins d’une heure depuis Cancun. Sortie du territoire mexicain compliquée entre taxe de sortie « changeante » et avion retardé. A notre arrivée sur le territoire cubain, le coronavirus s'invite au contrôle de l'immigration. Les détenteurs de passeports italiens ou en provenance d'Asie sont automatiquement mis à l'écart de la file. Nous récupérons notre voiture de location, direction le quartier populaire de Virtudes.

Les premières impressions sont au-delà de toutes nos attentes. La Havane est une ville qui séduit d’abord par ses façades colorées et ses mythiques voitures qui semblent ne pas avoir bougé depuis les année 1960. Il y a ensuite la musique que ces mêmes automobiles diffusent à tue-tête, doublée des répétitions à ciel ouvert des joueurs de trompettes. Notre quartier se situe à quelques encablures du centre historique. Nous sommes chez l’habitant. C’est incroyable tout ce qui se passe dans ces pâtés de maisons. Il y a les balles de foot qui rebondissent entre deux frappes de gamins ; il y a le boulanger qui tape ses mains pleines de farines entre deux fournées ; on hèle les prénoms des uns et des autres depuis les balcons ; quelqu’un a poussé le volume de sa radio au maximum pour animer toute la rue. Plus étonnant encore, personne n’est sur son portable. Le réseau Wifi est ici quasi inexistant, ce qui donne à voir des scènes de vie que nous autres occidentaux aurions presque oubliées. On s’apostrophe pour se donner des nouvelles, on se regarde, on s’observe et ça rigole à tous les coins de rue. Les gens se coiffent, se rasent, s’embrassent, se maquillent, chahutent, dansent, chantent et fument par-ci par-là. Les rares taxis klaxonnent en vain pour circuler dans cette joyeuse cacophonie. C’est assourdissant et absolument fabuleux. Le rhum est présent dans bien des verres. L’expression « ivresse de vivre » a sans doute trouvé là sa ruelle ambassadrice.