Pour sûr le bus est le transport le plus utilisé en Amérique du Sud pour parcourir de longues distances. Il n'en reste pas moins qu'il faut s'armer de courage et de beaucoup de patience pour rejoindre San Pedro de Atacama au Chili depuis Salta. Douze heures de trajet sont nécessaires, sans compter le passage à la frontière à pas moins de 4.170 mètres d'altitude. Une véritable aventure en soi. Tous les voyageurs sont soumis à un ballet de trois files distinctes : la première pour tamponner le passeport pour la sortie de l'Argentine; la seconde pour valider son entrée au Chili; la dernière pour avoir le plaisir de déballer intégralement tous ses sacs pour inspection par les douaniers. En attendant que tous les passagers du bus procèdent à ce rituel, les premiers signes de l'altitude se font sentir. Il faut le dire : on ne faisait pas nos fiers avec nos maux de tête et la fatigue accrue à une telle hauteur. Le corps a à peine le temps de trouver son second souffle que le bus doit déjà repartir et amorcer une descente. San Pedro de Atacama est à 2.408 mètres d'altitude et nous avons prévu trois jours en ce lieu, le temps d'habituer nos corps à cette vie dans les montagnes. Le décor est une consolation dans cette épreuve du jour : il y a les monts à perte de vue, tantôt roses, dorés ou verdoyants; les dunes de sable vierges de toutes traces humaines; les premiers lacs de sel que nous apercevons. La route est sinueuse avec un nombre incalculable d'épingles et de virages, ce qui force tout à chacun à fixer l'horizon sous peine de renvoyer son maigre déjeuner. Alors ce soir, arrivés à l'auberge, on éprouve une certaine fierté. Nous l'avons fait. Nous voilà au Chili. Prêts à affronter les 20 prochains jours qui s'annoncent déjà comme les plus durs de notre itinéraire en Amérique du sud.
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