On commencerait presque à s'y habituer. Depuis que nous avons quitté la côte Pacifique, le rythme est pris : un jour de pluie, un jour de beau temps. C'est donc après un jeudi gris de préparatifs de nos destinations du mois prochain (Nicaragua, Belize et Mexique) que nous remontons la côte Caraïbe pour faire escale à Cahuita. Petite ville connue pour son Sendero Trail, ce-dernier résume à merveille ce que le Costa Rica a à offrir : des plages à couper le souffle auxquelles on ne peut accéder qu'après 8 kilomètres de randonnée. Des coins de paradis sauvages qu'on ne se lasse pas de fouler. En s'asseyant un court instant sur le sable chaud, on ferme les yeux et on écoute le concert incroyable qu'il nous est offert d'écouter. Il y a le roulement rythmé des vagues qui viennent s'échouer; le clapotis de l'eau qui s'engouffre dans le bois flottant; le bruit des branches densément feuillues qui dansent quand le vent se lève; au loin quelques aras et singes hurleurs qui marquent leur territoire; des branches qui craquent... des singes capucins viennent de passer d'un secteur à l'autre. Ces moments sont à la fois des instants de grand calme intérieur et de vacarme assourdissant pour qui prête l'oreille à tous ces sons qui nous entourent.
Mais comme beaucoup de lieux superbes que nous avons déjà foulés, beauté rime ici encore avec "en danger". Si le pays déploie des kilomètres carrés de réserves et de parcs protégés, vote des lois drastiques sur les déchets et sensibilise sa population aux pollutions diverses, il n'en reste pas moins un pays comptant 1.300 kilomètres de côtes - toutes en premières lignes face à la montée du niveau des océans. A Cahuita, tout le bord de mer est jonché d'arbres déracinés par la mer qui grignote de plus en plus la plage. C'est une illustration parfaite (et dramatique) de "l'effet papillon". S'il y a bien une chose dont nous pourrons témoigner après avoir parcouru tant de kilomètres sur notre petite planète, c'est son état d'urgence. Pollution, changement climatique, espèces en danger, épidémies, surpopulation. Eveiller les consciences ne suffit plus. Seuls des actes concrets, immédiats et à échelle mondiale permettraient aux générations futures de découvrir notre monde tel que nous le voyons maintenant.
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