C'est un sentiment étrange que nous éprouvons en arrivant sur le sol du Nicaragua. La capitale Managua est déserte, les avenues immenses et larges, les quartiers de bidonvilles se succèdent. Nous visiterons le centre de la ville dimanche, mais sans vraiment rencontrer de locaux ou trouver une activité à faire. Plus étonnant encore, nous nous ferons contrôler à l'entrée d'un parc public où nous souhaitions déjeuner. Très vite, nous sommes encerclés par six agents de sécurité publique. Tout se passe bien, un contrôle "de routine", mais la situation est assez cocasse et ne manque pas de stopper quelques passants, intrigués de cet événement. Ce que nous comprendrons plus tard, c'est que la rancœur des habitants du Nicaragua envers "l’ennemi américain" est pérenne et vivace. Nous en aurons fait quelque peu l'expérience, mais les visages se détendent en observant nos papiers français. En rentrant à l'auberge, nous nous renseignons tout de même sur les conditions de sécurité dans le pays. Est-elle propice à notre escapade en bus vers Granada demain? Les actualités ne sont pas bonnes : les crises se multiplient dans le pays le plus pauvre d'Amérique centrale, les tensions s'élèvent à l'approche des élections de cette année, les affrontements entre pro- et contre- le Président Ortega sont imprévisibles et souvent violents. Nous resterons donc sur notre première impression et ne "bougerons" pas du quartier où nous dormons pendant cette journée du lundi. Sécurité d'abord. Demain nous décollerons pour Belize City.
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